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faire quelque chose. » Je leur répondrai que d’abord il ne faut pas faire de bêtises.

C’est là le premier point, et on y manque avec cette législation empressée, affairée qui cherche « à donner des satisfactions » et à qui ? à des intéressés qui, le plus souvent, n’en veulent pas, dont elle trouble les conditions d’existence et qu’elle risque de priver de travail et de salaires en portant la plus grave atteinte à la vie économique de notre pays. Telle loi peut être autrement grave qu’une émeute et une insurrection passagères. Nous en commençons l’expérience avec la recrudescence du protectionnisme.

Mais il y a beaucoup à faire, en dehors « des lois ouvrières. » Il y a d’abord à bien gouverner et à bien administrer, à maintenir le respect de la loi et l’ordre, à défendre l’avenir contre les passions et les préjugés du moment, les intérêts généraux contre la pression des intérêts particuliers. Un gouvernement qui fait cela pourra ne pas être considéré comme extraordinaire, et cependant il aura fait la plus utile, la plus efficace et peut-être la plus difficile des besognes, sous son apparence normale.

Quant aux réformes, il s’agit de choisir et de ne pas prendre des régressions pour des progrès. Certes, elles se présentent nombreuses, car nous avons à faire un grand élagage dans notre législation, suivant en cela la formule de Buckle : « Les grandes réformes ont moins consisté à faire du neuf, qu’à démolir du vieux. » Les années qui viennent nous préparent de la besogne, car nous aurons à émonder non seulement des lois anciennes, mais des lois récentes.

C’est sur un budget qui demande plus de 3 milliards aux contribuables que peut se porter toute