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tisme ni l’anarchie. Les socialistes nous offrent à la fois les deux.

Des hommes qui ont commencé par être des centre-gauches ; qui, comme ministres, ont eu à réprimer les actes de personnalités dans le genre de MM. Fournière et Albert Goullé, s’associent aux collectivistes révolutionnaires, à la Ligue d’action révolutionnaire, promettent l’expropriation ou la confiscation des chemins de fer, des mines et laissent entrevoir quelque chose d’approchant pour la « Haute Banque » et la grande propriété ; et pourquoi MM. Goblet, ancien ministre de l’Intérieur et ancien ministre des Affaires étrangères, Millerand, Jaurès, flattent-ils toutes les passions spoliatrices et promettent-ils de mettre la loi à leur discrétion ? Pourquoi ? Pour conquérir le pouvoir politique. Ils commencent, à l’instar du boulangisme, par faire de l’anarchie, avec l’idée que, si elle triomphe, ils en feront sortir un ordre dont ils seraient les maîtres ; et ils oublient, les insensés, dans leur aveugle ambition, que cet ordre s’appelle, dans le langage de leurs amis et de leurs complices, la Révolution sociale !

Ils veulent cependant faire des choix entre les doctrines et les procédés : mais quels choix ? où est leur critérium ? pourquoi s’arrêtent-ils ici ? pourquoi ne vont-ils pas plus loin ? Le collectiviste-révolutionnaire aura toujours, contre eux, l’avantage de la logique et de la netteté, et ne pourra le céder qu’à l’anarchiste.

M. Goblet, dans son alliance avec l’Action révolutionnaire, accepte en bloc tous les programmes socialistes ; il ne fait de réserve que sur les moyens d’exécution ; il repousse la violence. Mais il peut y avoir