Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ouvriers des soins médicaux ; enfin ils leur avaient donné des avantages matériels nombreux pour retenir autant que possible les travailleurs autour des établissements qui les employaient. Certes, je suis bien loin de contester tout le bien-être qui en est resulté, ni le progrès des institutions sociales qui ont eu cette origine. Mais, d’un autre côté, il faut bien se dire que ce progrès matériel a donné, sous certains rapports, une augmentation de pouvoir arbitraire à ceux qui l’avaient constitué, car plus ils entouraient de bien-être ceux qu’ils employaient, et plus, en même temps, ils se sentaient à l’aise à leur égard ; ils considéraient en effet que l’ouvrier était retenu par de tels intérêts, qu’il pouvait supporter plus facilement une plus forte dose d’arbitraire, parce qu’il hésiterait à renoncer à la sécurité assurée pour lui, pour sa femme, pour ses enfants par les institutions de prévoyance dont on l’avait entouré.

Il était utile, je crois, messieurs, de signaler ce contraste entre les institutions de bien-être matériel qui ont été établies par la grande industrie et les irritations que vous avez vu se produire de la part de ceux-là même qui profitaient de ces institutions ; situation qu’on traduit de la manière suivante : Vraiment, les ouvriers n’ont aucune reconnaissance du bien qu’on leur fait !

Et cependant ils n’étaient peut-être pas toujours complètement dans leur tort, parce qu’on leur avait fait payer cher, au point de vue moral, le bien-être dont on les avait gratifiés.


Et le 19 novembre 1891, je complétais ces explications à propos des grèves du Pas-de-Calais et je disais :


« Les compagnies houillères ont eu le très grand tort de vouloir faire trop de philanthropie.


Le Journal officiel constate « des exclamations ironiques à gauche », qui prouvent que ceux qui les pous-