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la politique de liberté, au point de vue économique, que vous avez adoptée au conseil municipal.

M. Joffrin. — Pas moi.

M. Yves Guyot. — Si aujourd’hui vous intervenez entre les employeurs et les travailleurs, vous donnerez un démenti aux principes auxquels vous vous êtes ralliés. Que chacun intervienne individuellement en faveur des mineurs et fasse ce qui lui convient. (Très bien !)

Nous, nous ne pouvons intervenir qu’avec l’argent des contribuables. Si, aujourd’hui, vous intervenez dans les contrats qui existent entre les particuliers, sous prétexte de grèves, il n’y a pas de raison pour que vous ne preniez pas parti demain dans les autres grèves, et cela sans exception. Car pourquoi refuserez-vous votre concours à l’une d’elles ? Ce serait une intervention perpétuelle du conseil dans les conventions particulières. Nous ne pouvons pas plus subventionner les ouvriers que nous ne pourrions subventionner la compagnie…

Vous demandez une politique de compression en préconisant l’intervention de la ville de Paris.

Piteusement, vous proposez un secours de 10.000 fr. Qu’allez-vous faire ? vous allez leurrer les mineurs et faire naître en eux des illusions décevantes, vous allez leur faire croire que la Ville de Paris se compromet en leur faveur.

Aujourd’hui, on vous propose une intervention honteuse…

Si je suivais cette politique, ce n’est pas 10.000 fr. que j’aurais demandés.

Car, lorsque les 10.000 francs seront épuisés, que ferez-vous ? Si vous voulez prendre une mesure efficace, décidez que vous mettrez chaque semaine 100.000 francs à la disposition des familles des mineurs.

M. Joffrin. — Cette proposition serait repoussée aussi bien que la mienne.

M. Yves Guyot. — La mine, quoi que vous prétendiez,