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ni la loi, ni le gouvernement ne peuvent assurer à un médecin, à un commerçant la clientèle qu’il perdra s’il la néglige, ni à un employé, ni à un ouvrier sa position, s’il assume des charges qui l’empêchent de la remplir.

Quand M. Joffrin devint conseiller municipal de Paris, il ne s’avisa point d’obliger une usine à le garder comme ouvrier ; ses électeurs et ses amis se groupèrent et pourvurent à l’indemnité qui était nécessaire pour assurer son indépendance.

C’est une solution semblable qui me paraît seule possible dans la situation de M. Calvignac, et, à titre d’exemple, je suis prêt à y contribuer pour ma part.

Cet acte, croyez-le, vaudra mieux que des discours, des violences et des déclamations qui ne peuvent aboutir qu’à des crises, des conflits et des misères.

Recevez, citoyens, l’assurance de ma profonde sympathie pour les véritables intérêts des travailleurs.

Yves Guyot.


Invité par les ouvriers de la salaison en grève à assister à une de leurs réunions à la Bourse du Travail, je leur répondis par cette simple lettre :


29 novembre 1892.

Messieurs,

J’ai l’honneur de vous accuser réception de l’invitation que vous avez bien voulu m’adresser, d’assister à la réunion que vous tenez aujourd’hui à la Bourse du travail.

J’ai le regret de ne pouvoir l’accepter. Je considère que les députés ne doivent pas plus intervenir dans les discussions existant entre employeurs et employés qu’ils ne peuvent intervenir dans les procès existant entre particuliers.

Les événements de Carmaux ont montré les déplorables effets de cette ingérence, ainsi que de celle du gouvernement. Le devoir des députés est de faire de bonnes lois,