Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

explication dont la franchise pourra vous déplaire, mais vous être utile.

Les intentions, les mobiles, les opinions politiques de la Compagnie, je n’ai pas à les apprécier. Je crois volontiers que vous êtes de plus sincères républicains que ses administrateurs. Mais là n’est pas la question.

La voici :

M. Calvignac a été nommé maire. Ses fonctions électives l’empêchent de pouvoir se conformer aux conditions et aux règlements en usage dans les mines de Carmaux. Il veut cependant y rester tout en en venant qu’aux jours et aux heures qu’il jugera compatibles avec les nécessités de la mairie. La Compagnie n’accepte pas, et alors vous déclarez qu’elle viole le suffrage universel.

Mais supposons que M. Calvignac fût employé d’une Compagne de chemin de fer, conducteur de train, mécanicien ou chauffeur de locomotive ou aiguilleur, pourrait-il dire à la Compagnie ? « Je suis maire, je ne ferai mon service que lorsque les nécessités de la mairie me le permettront. Les trains attendront. »

Supposons que M. Calvignac soit voyageur de commerce : pourrait-il dire à son patron : « Me voici maire ; je ne pourrai pas voyages pendant plusieurs mois continus comme je le faisais auparavant, je ne ferai que les tournée compatibles avec mes fonctions. Cependant vous me garderez ma position. »

N’y a-t-il pas une foule de citoyens qui se trouvent dans des cas analogues et non seulement des ouvriers salariés, mais des industriels, des commerçants, des officiers ministériels, des avocats, des médecins ? Combien y en a-t-il qui ne peuvent accepter non seulement les fonctions de maire, mais celles de député, parce qu’il leur faudrait abandonner leur clientèle, compromettre leurs intérêts ? Entre les fonction électives et les occupations d’une foule de citoyens français, il y in incompatibilité ; et