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il a obligé M. Loubet, président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur, à accepter les fonctions d’arbitre. Lui-même, avec MM. Millerand et Camille Pelletan, devint délégué des mineurs ; et le jour où M. Loubet rendit sa sentence, parce que, tout en imposant la réintégration de M. Calvignac, elle le mettait en congé ; parce qu’elle n’imposait pas la réintégration des mineurs condamnés par le tribunal d’Albi et l’expulsion de M. Humblot, le directeur de la mine, ils invitèrent, dans une lettre insultante, les ouvriers à la repousser. Pour la première fois, que MM. Clémenceau, Millerand et Camille Pelletan mettaient l’arbitrage à l’épreuve, ces messieurs montraient qu’ils ne l’admettaient qu’à la condition que la sentence ne fût le simple enregistrement des prétentions de leurs mandants.

Les députés avaient autrefois la pudeur de se présenter comme pacificateurs. Aujourd’hui MM. Baudin, Ferroul, Pablo Lafargue et leurs amis vont ouvertement soutenir les grèves. Ils considèrent que l’excitation à la guerre sociale fait partie de leur mandat.

Avec une certaine malice, ils poussent les grévistes à demander aux autres députés de se joindre à eux, afin de mettre quelques-uns de leurs collègues dans l’embarras. Quant à moi, j’ai répondu aux grévistes de Carmaux :

13 septembre 1892.

Citoyens,

J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 10 septembre dans laquelle vous me demandez de mettre ma parole au service de la grève de Carmaux et de venir au milieu de vous. Je suis prêt à vous donner mon concours, mais sous une autre forme, qui nécessite une