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Eh bien ! messieurs, Fournière et quelques ouvriers de Bessèges sont en ce moment poursuivis pour violation de la loi de 1864, et le procès doit se dénouer demain devant le tribunal correctionnel.

Fournière a été interrogé et on lui a demandé dans quelles circonstances le manifeste avait été rédigé et publié. Voici cette partie de son interrogatoire :

« Demande. — N’avez-vous pas rédigé un appel aux travailleurs commençant par ces mots : Camarades, les mineurs de la Grand’Combe ? »

« Réponse. — Oui, monsieur, il a été mis aux voix sur la proposition de M. Desmons et adopté par les comités qui y ont apposé leurs signatures. »

Et quand ensuite, M. Desmons, avec les intentions les meilleurs et les plus pacifiques, je le répète, vient, accompagné de MM. de Lanessan, Maret, etc., prêcher aux ouvriers la paix, l’entente avec les patrons, leur demande de régler pacifiquement les questions qui les divisent, quand il se trouve en face de M. Fournière, comment celui-ci manquerait-il de lui rappeler qu’il avait accepté avec lui ce manifeste ? (Double salve d’applaudissements.)

Quelle autorité voulez-vous que l’honorable M. Desmons et ses collègues puissent avoir alors sur les ouvriers surexcités par Fournière ? C’est à Fournière que vont les sympathies. Quant aux députés de l’extrême gauche, voulez-vous savoir comment ils ont jugé eux-mêmes la situation ?… Ils disent : — « Allons-nous-en, nous n’avons rien à faire ici. Fournière vient de dire qu’il voulait aller jusqu’à l’effusion du sang et continuer la grève »…

Celui qui parlait ainsi était M. de Lanessan qui venait d’avoir une altercation très vive avec Fournière. Il invita ses collègues à partir pour la gare bien que l’heure du départ fût éloignée. Il montrait une insistance toute particulière…

Ainsi, MM. les députés de l’extrême gauche, se trouvant