Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de dix-huit cents personnes fait le siège de la maison : des gens parviennent à atteindre le premier étage en grimpant le long d’un réverbère ; d’autres, munis d’embarres, gros morceaux de chêne de forme ovoïde, montent par une échelle en répondant aux cris de mort de la foule par d’autres cris de mort. Caussanel crie : — Il faut qu’il crève ! En même temps la porte d’entrée est enfoncée. M. Watrin fait ouvrir la porte de la pièce dans laquelle il était réfugié. D’un coup d’embarre, un ouvrier des forges, Lescure, met l’os frontal à découvert. Les agresseurs font un moment relâche. Le maire, M. Cayrade, arrive et demande, pour calmer les assaillants, sa démission à M. Watrin qui finit par la donner, après une courageuse hésitation. Quand le maire annonce cette nouvelle, on lui répond : — « C’est lui-même qu’il nous faut. À mort Watrin ! » Les envahisseurs le tiraillent les uns vers la porte, les autres vers la cheminée et finissent par le précipiter par la fenêtre. Des gens se jettent sur lui, le déchirent, lui arrachent la barbe, le piétinent, tandis qu’une partie de la foule s’enfuit épouvantée. Quelques homes courageux finissent par l’arracher à ces barbares, et le transportent à l’hospice où il expire à minuit, au milieu d’une telle terreur que la justice ne pouvait trouver de témoins pour dénoncer les auteurs du crime.

Le 15 août 1892, les grévistes envahissent aussi les bureaux de la compagnie de Carmaux, entourent le directeur de la compagnie, M. Humblot, exigent sa démission, sous menace de le Watriner ! Et pendant trois mois, ils se promènent en chantant à propos du