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ne supprimait pas d’ouvriers, n’importe ? Cette nouveauté déplaisait aux souffleurs qui furent soulevés par un vent de folie sauvage. La grève éclate. On chante :


À Baudoux,
À Baudoux !
On va lui mettre la corde au cou !


Ils arrivent, ils jettent du fer dans les fours, ils mettent le feu aux quatre coins de l’usine, les insensés, détruisant ainsi leur instrument de travail ; ils brûlent le château de M. Baudoux, et s’ils ne le massacrent pas avec les siens, c’est parce qu’il ne tombe pas entre leurs mains. Des batailles éclatent : à Jumet, vingt-cinq morts et blessés ; à Roux, dix-sept tués ; à Louvière, on s’écrie : « Mitraillez la bourgeoisie ! n’épargnez pas les enfants, graine de bourgeois ! faites sauter les usines, défoncez les ventilateurs des mines. » On essaye de mettre en pratique : on emploie la dynamite à Roux, à Marchiennes, et à Louvières une cartouche éclate sur la fenêtre du café où se trouvaient des officiers.

Aux États-Unis, les grèves sont devenues de véritables guerres : telle la grande grève des chemins de fer qui, en 1877, intercepta les trains, démolit les voies, détruisit les voitures et les machines et incendia les magasins. Telle, en 1892, la grève de Homestead, dans l’État de Pensylvanie, appartenant à M. Carnegie qui, ayant débuté comme ouvrier, dirige des usines métallurgistes occupant 20.000 ouvriers et a écrit un volume : La démocratie triomphante et une étude sur