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toujours comme un des principaux griefs plus ou moins bien motivés. Souvent quand la compagnie a cru avoir une intention excellente, cette intention est dénaturée ou prise en mauvaise part.

Les grévistes ont invoqué, à maintes reprises, à Bessèges, en 1882, à Anzin, en 1884, à Decazeville, en 1886, l’institution des sociétés coopératives de consommation.

En 1881, la société de secours mutuels des chapeliers qui, comme elle le reconnaît, était un syndicat de résistance, imposa une grève dans des conditions qui montrent jusqu’où peut aller, dans la conception de certains syndicats, l’idée du pouvoir des syndicats et le mépris de la liberté du travail. La maison Crespin, Laville et Cie avait deux maisons, l’une, rue Vitruve et l’autre, rue Simon-le-Franc. Elle payait les ouvriers de cette dernière au tarif de la société et les premiers à un tarif plus bas. La société ordonne à celle-ci de se mettre en grève. Ils obéissent. Elle ordonne aux ouvriers de la maison de la rue de Simon-le-Franc de se mettre en grève à leur tour. Certains se soumettent ; d’autres protestent, en disant : — Nous travaillons au tarif de la société : nous sommes en règle. Nous n’avons pas de motif pour nous mettre en grève. Vous ne pouvez l’exiger de nous. — On vous expulsera. — Et nos cotisations pour la caisse de retraite, etc. ? — Perdues.

Une assemblée générale est convoquée et, avec des procédés menaçants, oblige les ouvriers de la rue Simon-le-Franc à faire grève !

Beaucoup de grèves qui se sont produites dans ces derniers temps viennent de la prétention des syndi-