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obéissance à la loi du moindre effort, mais encore quelque chose de plus que je signalais en ces termes, à la Chambre des députés, le 19 novembre 1891, à propos de la grève des mineurs du Pas-de-Calais.


Vous savez qu’on a accordé une augmentation de 20% sur les salaires dont 10% ont été donnés par les compagnies, à la suite de la grève de 1889, et 10% ont été spontanément accordés par elles. Mais les travailleurs se plaignent, paraît-il, que malgré cette augmentation, il y ait cependant une certaine diminution dans les salaires.

Je ne veux toucher que très légèrement à la question : mais je crois que nous sommes ici pour nous expliquer très nettement sur tous les points. Permettez-moi donc de vous citer un document qui n’est autre que la statistique officielle de la Belgique pour 1890.

« Nous pensons, — dit M. Harzé, qui fut délégué à la conférence de Berlin et dont la compétence en ces matières est si connue, — nous pensons que la fausse des salaires a excité chez l’ouvrier d’augmenter ses jours de chômage individuel et de restreindre la durée de sa tâche journalière là où il en avait la latitude, de même aussi ses efforts… »

En Belgique, en 1890, la production par ouvrier du fond n’a été que de 229 tonnes, au lieu de 242 tonnes en 1889.

Les mêmes phénomènes ont été signalés dans les statistiques officielles d’Allemagne. Les salaires ont augmenté en trois ans de 38% alors que la production par ouvrier s’est réduite de 12%.

« En France, pour le bassin du Nord (Pas-de-Calais et Nord compris), la production annuelle par ouvrier du fond est tombée de 338 tonnes en 1889, à 325 tonnes en 1890, tandis que le salaire annuel passait de 1.215 francs à 1.378 francs (accessoires non compris). »