Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des chemins de fer de l’État à la participation aux bénéfices ; je répondis qu’avant d’en disposer, il fallait en avoir ; qu’on pouvait donner aux employés des primes de toute sortes, mais que c’était user d’un terme impropre que de se servir du mot : bénéfice. Il paraît qu’un de mes collègues avait promis de faire participer les ouvriers aux bénéfices d’un établissement de l’État qui ne vend pas ses produits. On me reprocha amèrement de n’être pas aussi conciliant.


III. — Le Parlement a adopté une loi sur l’arbitrage, promulguée le 28 décembre 1892, mais ceux qui la préconisaient, comme un remède souverain, comme s’il suffisait d’établir un tribunal pour supprimer les procès, avaient si peu de confiance dans son efficacité qu’ils voulaient l’arbitrage obligatoire. Au moment même où MM. Clémenceau, Millerand et leurs amis le réclamaient avec une violence qui contrastait singulièrement avec le caractère d’une loi de conciliation, les mineurs de Carmaux, sur leur propre incitation, refusaient l’arbitrage. L’arbitrage obligatoire serait-il donc devenu facultatif quand la sentence n’aurait pas convenu à l’une des parties ? Certes, il vaut mieux s’expliquer et s’entendre, plutôt que d’injurier et battre. Le code de procédure civile avait déjà prévu l’arbitrage. La nouvelle loi le met à la disposition des gens qui en useront, s’ils le veulent : et jusqu’à présent, nous avons vu les grévistes le repousser dédaigneusement.

M. Jourdes voulait imposer l’obligation de l’arbitrage à l’État pour ses ouvriers ; et il avait raison du moment