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un droit de préférence à égalité de rabais sur les autres concessionnaires. La Chambre des députés a étendu ces dispositions aux chantiers communaux.

On a proposé au Conseil municipal de fournir l’outillage nécessaire et les matières premières à toute association ouvrière chargée des travaux de la ville, et j’ai entendu, dans la commission d’enquête de 1882, des sociétés ouvrières repousser avec énergie ce cadeau, en disant : « Où voulez-vous que nous fassions des bénéfices, si nous ne pouvons pas nous procurer nous-mêmes les matières premières ? »

Le petit entrepreneur, ancien tâcheron d’hier, qui paye l’impôt comme tous les citoyens, n’a-t-il pas le droit de se plaindre de cette faveur accordée à un concurrent pas le seul fait qu’il porte le titre d’« association ouvrière ? »

Par son cahier des charges de 1887, le Conseil municipal de Paris en faveur des ouvriers employés aux travaux faits pour son compte, exigeait un maximum de travail et un minimum de salaires : que faisait-il ? sinon leur donner un privilège. Et les autres ouvriers, simples contribuables, du moment que les travaux publics revenaient à un taux plus élevé, devaient payer plus pour les camarades et avoir moins de services en échange.


II. — S’imaginant aussi que les sociétés coopératives ne sont que des sociétés ouvrières, la Chambre des députés, après le Sénat, a voté une loi les exemptant de droits de timbre et d’enregistrement dans ses articles 32 et 33 ; de l’impôt sur le revenu pour leurs bonis, dans son article 19, renouvelé de la loi du