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inspectés par un employé de « l’office du travail » et soumis à des règlements de police. »

Permettez-moi de vous le dire, monsieur le rapporteur : véritablement la rédaction de cet article de loi n’est pas suffisamment claire, ni loyale. (Exclamations à l’extrême gauche.)

M. Montaut. — C’est un mot malheureux !

M. Yves Guyot. — Nullement : il est intentionnel.

M. Lucien Millevoye. — Alors, c’est de la préméditation !

M. Yves Guyot. — Oui, il eût été plus franc de dire que les bureaux de placement des syndicats sont soustraits à toute espèce de contrôle. Voilà quel devrait être le texte de la loi : transformez votre négation en une affirmation.

M. Lavy. — Vous vous plaignez qu’il n’y a pas assez de police ?

M. Yves Guyot. — Ce que vous voulez, c’est donner un monopole aux syndicats ouvriers, et cela en dehors de toute espèce de surveillance et de tout contrôle.

Eh bien ! vraiment, en admettant que tout ne soit pas pour le mieux dans les meilleurs bureaux de placement possibles, croyez-vous donc que, lorsque vous aurez donné le monopole du placement aux syndicats ouvriers, tout sera parfait ? Croyez-vous donc que les Syndicats ouvriers sont des espèces de Bétiques dans lesquels tous les membres filent des idylles ? Croyez-vous donc qu’il n’y ait pas de compétitions, de rivalités et des jalousies ? Croyez-vous qu’il n’y a pas dans les syndicats des majorités et des minorités ? Est-ce que les majorités d’aujourd’hui ne peuvent pas opprimer les minorités ? Pensez-vous que tel ouvrier qui aura été mal vu par la majorité de tel ou tel syndicat parce qu’il n’aura pas voulu concourir à l’élection de tel ou tel président de syndicat sera placé par le syndicat dont vous parlez ?

Et vous enlevez toute espèce de contrôle ! vous supprimez toute espèce d’inspection ! et, alors que, par votre