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Je rappelai le rôle du placeur, et indiquai son utilité économique.


« Le rôle d’intermédiaire entre la demande et l’offre d’emploi est un service comme un autre qui mérite d’être rémunéré.

« Et c’est précisément parce qu’il est rémunéré, parce qu’il procure une rémunération, que des gens s’en occupent. Ils font appel aux employés, les employeurs répondent à cet appel, et ils deviennent ainsi un pignon d’engrenage entre les uns et les autres. Leur utilité est telle qu’ils ont conservé, malgré les efforts des multiples concurrences instituées contre eux, plus des quatre cinquièmes des placements d’ouvriers et d’employés qui se font actuellement. »

Je montrai le placeur, essayant de satisfaire sa clientèle, ayant ses dossiers personnels, stimulé par son intérêt et la concurrence.

Le rapporteur avait posé le principe que « le salaire devait être libre de toute redevance et l’article 1er l’affirmait : « Le placement des ouvriers est libre et gratuit. »

Cette formule prouve l’influence d’un mot comme « gratuit. » J’y fis les observations suivantes :


Vous avez posé le principe que le salaire doit être libre de toute redevance. Mais croyez-vous que souvent il n’est pas assujetti par des dettes du passé, du métier, d’apprentissage, dettes à l’égard des parents qui, à l’ouvrier, ont permis d’apprendre un métier, jusqu’au moment où ouvrier typographe, ouvrier ajusteur, il peut être mis en possession de son état ? Allez-vous les annuler ces dettes ? Les supprimer serait la conséquence du principe que vous posez.