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ceux qui, depuis moins de dix ans, ont exercé des métiers similaires.

Mais MM. Bovier-Lapierre et ses amis nous paraissent avoir fait de vains efforts pour donner satisfaction aux exigences socialistes : car les représentants de la Bourse du travail ont déclaré que peu leur importait cette loi, puisqu’ils ne reconnaissaient pas la loi de 1884, et ont proclamé qu’ils entendaient n’être groupés et régis que d’après leur propre convenance et leur bon plaisir.

Ceux mêmes qui acceptent la légalité des syndicats ne sont pas satisfaits du rôle qui leur est attribué. Nous avons vu le Congrès de Tours demander qu’ils règlent les salaires et surveillent les ateliers.

Le Congrès de Bienne (avril 1893) a réclamé les syndicats obligatoires dans chaque profession. Ils détermineront les conditions du travail, la journée normale, le taux du salaire. Les décisions prises auront force de loi pour tous les patrons et ouvriers.

Du moment que je me permets de déclarer qu’un syndicat, même légal, n’a pas tous les droits, qu’il n’a pas le droit de constituer un monopole et de priver un ouvrier de travail, s’il refuse d’en faire partie, on ne manquera pas de dire que je suis un ennemi des syndicats.

Pour moi, au contraire, les ennemis des syndicats, ce sont ceux qui veulent les constituer en monopoles, confisquer à leur profit toute une partie de l’activité de la nation, en faire l’apanage des audacieux et des habiles qui ont su en prendre la direction et transformer des organismes destinés à développer les garan-