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Que certaines réclamations, venant des ouvriers, soient fondées ; que des patrons aient vu de fort mauvais œil la loi sur les syndicats et aient voulu empêcher leurs ouvriers d’en faire partie, que certains aient congédié les travailleurs qui avaient pris l’initiative d’en organiser, nous l’admettons volontiers. Ces faits nous paraissent d’autant plus vraisemblables que beaucoup des ouvriers qui ont constitué des syndicats, les ont érigés en machine de guerre et n’ont point dissimulé leur intention de s’en servir, non pour faire de la conciliation, mais de la guerre sociale.

Beaucoup ont cru que, du moment qu’ils seraient syndiqués, lis seraient les maîtres de l’atelier et échapperaient à tout contrôle et à toute discipline.

Je rappelle, à ce sujet, la conversation que j’eus avec la chambre syndicale des employés de chemins de fer à Tours, le 14 juin 1891, au lendemain de la grève des ouvriers de chemins de fer qui avait eu pour point de départ le renvoi de vingt-cinq ouvriers par la compagnie d’Orléans. Je tins ce langage :


N’abusez pas de la loi sur les syndicats. Tenez, voici un exemple. Il y a eu ici un employé, M. X… M. X avait fait à la compagnie des chemins de fer de l’État des actes qui demandaient une répression. Le directeur de la compagnie s’en plaignit, je chargeai un ingénieur de vérifier les faits.

M. Millerand m’annonça qu’il m’interpellerait à ce sujet : je le priai de venir dans mon cabinet pour causer avec moi : il y vint et renonça à son interpellation.

Un autre député m’ayant annoncé qu’il m’interpellerait