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de 20 pour mille au lieu d’être de 5 pour mille, taux des Français ; les Italiens vivent entassés dans une même chambre, hommes, femmes, enfants, et au nom de l’hygiène et de la morale, on demande leur expulsion. Enfin, ces ouvriers travaillent à plus bas prix. Ils font une concurrence à la main-d’œuvre française. Donc, ils doivent être expulsés.

Ce mouvement d’opinion s’est exprimé, dans la législature de 1885, par cinq propositions de MM. Castelin, Lalou, Macherez, Brincard, Hubbard.

M. Lalou frappe les résidents étrangers âgés de 21 à 45 ans d’une taxe de 24 francs. M. Macherez, de 24 à 48 francs ; M. Brinchard, de 5 pour 100 de leur salaire. Mais cette surenchère pourrait de beaucoup encore être dépassée, sans fermer nos frontières aux ouvriers étrangers.

Quand ces diverses propositions sont venues en discussion à la Chambre, malgré les passions protectionnistes qui l’animent, elles se sont effondrées sous le poids de leur absurdité ; — car leur impuissance est apparue dans tous son rachitisme ; — de leurs conséquences : car, dans aucun autre pays en Europe, de pareilles mesures n’ont été prises, et la réciprocité des expulsions planerait sur nos nationaux, habitant l’étranger.

Le 6 mai, la Chambre des députés a voté une loi qui n’est guère que la reproduction d’un décret du 20 octobre 1888, contenant quelques mesures de police inutiles et vexatoires, prises pour donner un semblant de « satisfaction à l’opinion publique. » La Chambre, toujours obéissant à la même considération, l’a pompeusement intitulée : « loi relative à la protection du