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Et M. Dron nous donne un nouvel argument pour prouver que ces mesures, qu’on présente comme progressives à la démocratie française, ne sont que des régressions.

Toutes ces mesures étant empreintes d’un illogisme qui va jusqu’à la fantaisie, les ouvrières agricoles n’étaient pas comprises dans cette proposition de loi. Il paraît qu’une femme qui va piocher la terre n’avait pas besoin du repos auquel on voulait astreindre les autres. La Chambre, peut-être par ironie, adjoignit à la proposition de M. Dron les ouvrières agricoles. Il fallait voir l’indignation des partisans de la loi. Pour les usines, ateliers, l’application de la loi était remise aux commissions et aux inspecteurs déjà existants. Du moment qu’on y comprenait les ouvrières agricoles, il fallait nommer des inspecteurs du travail agricole. Comme première conséquence de la loi, on instituait des fonctionnaires qui iraient dire aux fermiers, aux propriétaires : « Vous avez une nouvelle accouchée ? vous la faites travailler ? Défense de travailler. — Mais c’est ma femme ! »

L’inspecteur aurait-il répondu : — Ah ! du moment que c’est votre femme, elle n’a ni le droit ni l’obligation du repos !

Dans la loi qui limite le travail des femmes on a complètement oublié — quoique je l’eusse rappelé à la tribune, — que si on empêche quelqu’un de travailler, il faut lui donner une indemnité de compensation. Plus logique, la commission, chargée de l’examen du projet de M. Dron proposait une indemnité de 0 fr. 75 à 2 francs par jour. M. Pablo Lafargue ne manqua pas de surenchérir et de proposer « de 3 à 6 francs