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de tous, le droit que chacun de nous a d’user de ses forces, de ses facultés, comme bon lui semble, droit qui n’est que l’exercice de la propriété personnelle que chacun a de soi-même ; droit dont on ne peut priver quelqu’un sans la plus monstrueuse tyrannie ; droit qui s’appelle liberté du travail et que les socialistes méprisent comme le méprisaient les propriétaires d’esclaves !

Défendre à la femme de travailler et l’assurer simultanément qu’elle jouira des mêmes droits que l’homme est une aimable raillerie, ainsi que la promesse de son émancipation politique. Les bons socialistes de Tours lui offrent cette ombre en commençant par essayer de confisquer la réalité. Autrement, ils se garderaient bien de parler de cette émancipation politique, car le premier usage qu’en ferait la femme, ce serait de demander pour elle l’accession à des places qui sont encore entièrement réservées à l’homme.

Cette résolution du congrès socialiste de Tours montre un singulier état intellectuel et moral de la part de ceux qui l’ont votée. Ils auraient dit brutalement : « Nous ne voulons pas de la femme dans l’industrie, parce qu’elle nous fait concurrence ! » nous l’eussions compris. Ç’eût été net, franc et sincère.

Mais n’ayant pas eu l’audace de cette loyauté, ils se font les bons apôtres des droits de la femme, se présentent comme ses protecteurs et comme ses alliés, au moment où ils veulent la dépouiller du droit de travailler. Ils la chassent de l’atelier en lui disant, la bouche en cœur :

« — C’est pour ton bien ! » Ils lui enlèvent son