Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’est donc point par souci de l’égalité des droits de la femme que le congrès a adopté cette formule ; sa galanterie n’a point pour mobile un idéal de justice, mais un sentiment de défense.

Les socialistes de Tours ont pris cette formule de justice comme moyen de déguiser le fond de leur pensée.

Puis ils continuent plus franchement, disant : « La femme mariée sera bannie de l’atelier ». Mais ils n’ont pas dit que l’homme prenait l’engagement de subvenir d’autant plus complètement à ses besoins qu’il rapporterait sa paie intégrale à la maison. Ils bannissent la femme mariée de l’atelier, cependant elle fait, dans beaucoup de manufactures, des travaux pour lesquels les hommes seraient fort maladroits. Si son salaire, ajouté à celui de l’homme, permet, au ménage, non seulement plus d’aisance, mais encore l’épargne, l’assurance pour les vieux jours, par quelle tyrannie les socialistes de Tours lui défendront-ils de mieux vivre et de commencer à acquérir un capital, en se donnant de la peine ?

Et si l’homme éprouve un chômage, et si l’homme ne subvient pas complètement aux besoins du ménage, ils interdisent à la femme mariée d’intervenir, et ils rejettent tout le ménage à la mendicité de la rue ou du bureau de bienfaisance ! Singulière manière de comprendre la dignité du travailleur !

En revanche, comme compensation, les socialistes de Tours assurent « qu’elle jouira des mêmes droits que l’homme, et qu’elle sera émancipée politiquement. »

En proclamant ses droits, ils oublient le premier