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nuerait son temps de travail, puisque sans l’aide de femmes et d’enfants, il ne peut rien, et diminuerait également son salaire.


III. — Beaucoup de ceux, du reste, qui ont proposé, défendu et voté cette loi ne dissimulaient pas qu’elle avait pour objet, non seulement de préparer la loi sur la limitation des heures de travail des hommes adultes, mais déjà de la réaliser pour tous les ateliers où le travail est le résultat de la collaboration d’hommes, de femmes et d’enfants.

Elle a encore un autre objet plus ou moins dissimulé. C’est de faire du protectionnisme en faveur du travail des hommes contre le travail des femmes.

Au point de vue moral, c’est fâcheux, certainement, mais il faut bien constater que, depuis plus de trente ans, les hommes ont pour politique de supprimer la concurrence du travail des femmes. Ils le déclareraient franchement que nous les blâmerions à coup sûr de cette régression ; mais c’est bien pis, ils veulent le supprimer en douceur, ils parent leur but d’un tas d’oripeaux empruntés à la garde-robe de Tartuffe. Le congrès socialiste de Tours (novembre 1892) a adopté une résolution déclarant que « la femme doit recevoir un salaire égal à celui de l’homme. » Au point de vue du principe, on ne peut que rendre justice à cette formule : à travail égal, salaire égal ! Mais, par suite d’habitudes prises et qui proviennent des traditions d’ordre, d’économie et de sobriété de la femme, elle peut accepter une tâche égale à celle qu’accomplit l’homme, en se contentant d’un moindre salaire. Ce