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même ce salaire. Ils demandent qu’il leur remette le soin de le fixer eux-mêmes.

Les patrons, qui payeraient, n’auraient, dans ce système, rien à voir dans le taux du travail.

Il ne leur resterait qu’une ressource pour échapper à la ruine : ce serait de fermer leurs ateliers et de laisser les ouvriers jouir « de la raréfaction du travail » qui, selon M. Vaillant, aurait « pour résultat de faire hausser les salaires, » à moins qu’elle ne les supprimât.

Si la loi impose à une usine une diminution de travail et une majoration de salaire, que nous évaluons, par exemple, à cent mille francs pour six mois, et si, en raison de ce double jeu, non seulement, elle n’a plus de bénéfices, elle ne peut plus payer les intérêts de son capital, mais se trouve en perte, que fera-t-elle ? Elle fermera tôt ou tard ; et les ouvriers qui y touchaient des salaires, où les retrouveront-ils ? La porte de l’usine est close. Son outillage n’est plus que de la ferraille. Les docteurs du socialisme ont atteint complètement leur but : ils n’ont pas réduit seulement le travail à huit heures ; ils ne l’ont pas seulement réduit à six heures, comme le demandent M. Vaillant et les Trades-unions australiennes ; à quatre heures, comme le réclame M. Hyndmann, allemand de Londres ; à trois heures, comme M. Pablo Lafargue ; à deux heures, comme le réclamait M. Reinsdorf devant le tribunal de Leipsig et comme le réclame M. J. Noble de New-York ; à une heure et demie, comme l’exige M. le Dr Joynes ; mais à zéro, chiffre qui défie toute surenchère. Les travailleurs seront soustraits à tout surtravail ruineux et à tout surmenage antihygiénique.