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faisante du Conseil municipal, vînt s’y ajouter. Comme les entrepreneurs faisaient venir de l’extérieur de Paris la pierre, le bois, le fer tout ouvré, le Conseil municipal, pour compléter sa besogne, demandait qu’ils fussent arrêtés à l’octroi, afin de protéger « le travail parisien » dans les conditions où il l’avait réglé !

On voit l’engrenage : limitation des heures de travail, fixation d’un minimum de salaires, douane à l’intérieur du pays.

Plus logiques, les délégués de la manifestation du 1er mai, que la commission du travail de la Chambre des députés eut le tort de recevoir, demandèrent : journée de huit heures avec minimum de salaire qui serait déterminé par les Bourses du travail, les syndicats ou corporations d’ouvriers.

Les auteurs des diverses propositions, déposées à la Chambre des députés pour répondre à ces desiderata n’ont pas osé les reproduire complètement. Ils sont dans leur tort.


IV. — Limiter les heures de travail et raréfier la production, bien ; mais si l’employeur diminue le salaire proportionnellement, les travailleurs y trouveront-ils leur compte ? La déception ne sera-t-elle pas cruelle ? Pourquoi donc le législateur n’interviendrait-il pas pour l’empêcher ? Du moment qu’il se reconnaît le droit d’intervenir dans un contrat privé pour régler la durée du travail, pourquoi ne fixerait-il pas la quotité du salaire ?

Les théoriciens de la limitation des heures de travail ne demandent pas toutefois que l’État fixe lui-