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que s’il a accepté de travailler dix heures, c’est qu’il trouve dans le salaire qui lui est donné, une compensation suffisante[1]. D’après cette jurisprudence, le contrat privé prime la loi qui disparaît devant lui.

Plusieurs députés, presque tous boulangistes, ont déposé diverses propositions de loi tendant à interdire aux hommes adultes de travailler autrement que ne le permettrait le législateur.

MM. Dumonteil et Argeliès se contentent de dix heures ; M. Goujon de huit heures dans les mines et de dix heures dans les usines et manufactures ; M. Ferroul ne demande huit heures que pour les ateliers mécaniques ; M. Basly, réclame huit heures dans les mines ; M. Chiché, pour tous les travaux adjugés pour le compte de l’État, des départements et des communes, huit heures avec minimum de salaire.


III. — Je dénonce la timidité de ces députés non seulement à l’égard du salarié ; mais pas un n’a osé pénétrer dans le petit atelier pour y surveiller le petit patron qui y travaille seul ou avec un ou deux ouvriers. Ils avaient pourtant l’exemple de sir John Lubbock qui, en 1888, proposait de frapper d’une pénalité le petit patron ou le petit marchand qui resterait dans sa boutique après huit heures du soir, au lieu d’aller à la taverne qui, elle, avait le privilège de rester ouverte plus tard. Sir John Lubbock déclarait qui si le petit patron travaillait trop, il commettait un suicide et que la société avait le droit de l’en empêcher. J’ai devant mes fenê-

  1. Voir Rapports sur les conditions du travail. États-Unis, p. 17 et 19.