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savoir si tel ou tel fait est vrai, mais s’il est utile ou nuisible au capital. » D’un coup, il livre à l’exécration et au mépris tous ces économistes qu’il représente comme les serviteurs du Vampire et du Monstre.

Mais ces procédés de dialectique et de rhétorique, bons pour les naïfs, les ignorants et les badauds, sont le contraire de la méthode d’induction grâce à laquelle toutes les sciences physiques et naturelles ont fait leurs grandes découvertes. Ces procédés, nous les connaissons pour les avoir vu employer par le charlatan empanaché, au langage obscur et emphatique, qui promet une panacée universelle ; et dans ce style, nous entendons comme l’écho de l’orchestre forain qui appelle les badauds à la parade.

IV. — En 1880, certain socialiste, dont je retrouve le nom, de temps en temps, quand il y a une mauvaise besogne à faire, me jeta à la tête, dans une réunion, cette épithète : Malthusien !

Cela fit de l’effet, je ne dois pas le dissimuler. Lui ne connaissait que le mot, et ce mot en imposait. D’autres docteurs du socialisme se servent de la loi de Malthus un peu plus habilement.

La loi de Malthus se résume en cette formule : la population croît en progression géométrique et les subsistances en progression arithmétique.

Population : 1, 2, 4, 8, 16… ; subsistances : 1, 2, 3, 4, 5, etc.

D’après les socialistes qui font usage de la loi de Malthus, la population augmentant toujours plus rapidement que la richesse, l’offre de travail en dépasserait toujours la demande, et, par conséquent, l’ouvrier serait toujours condamnée à la misère.