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pandre universellement l’instruction ne sera fait ; nulle tentative de développement individuel et social n’aura lieu ; les dépenses ne seront ni diminuées, ni faites de manière à augmenter les revenus delà France ; nous continuerons à nous traîner à la remorque de l’Amérique, de l’Angleterre, de la Belgique et de bien d’autres pays ; nous serons condamnés, de par la loi, à rester mineurs et à être, comme tels, assujettis à un tuteur.

Et tous les hommes d’État sont partout les mêmes : vous avez tous lu le magnifique passage da Victor Hugo sur les égouts de Paris. Eh bien 1 les miasmes de la Tamise ayant forcé de suspendre les séances du Parlement et ayant gêné les nez aristocrates, on a construit des égouts pour ne pas laisser le fleuve empesté désormais par les immondices d’une cité. Mais qu’a-t-on fait ? au lieu d’amener les immondices dans un lieu où elles pussent être recueillies et utilisées, on les a fait déboucher plus près de la mer ; mais ces milliers de tonnes d’engrais qu’ils charrient sont encore perdus. De même on vient d’ouvrir une nouvelle bouche d’égout à Paris ; on infecte trois ou quatre communes : on perd toutes les matières fécondantes qu’ils entraînent. Qu’importe ?

En ce moment les paquebots font par an cinq voyages à Calcutta aller et retour ; mais le bateau qui va de Mons à Paris n’en fait que trois. Or, si les hommes d’État étaient prévoyants, n’ayant même en vue que la guerre, sachant que le charbon est maintenant considéré comme contrebande de guerre, ils s’empresseraient d’essayer d’accélérer, par tous les moyens possibles, son parcours par eau, de peur que nous n’en manquions à certains moments. Mais il s’agit bien de cela ; au lieu d’augmenter les dépenses utiles et nécessaires, ils crient : économisons 1 Nos routes sont en mauvais état : en 1863, le crédit qui leur était alloué montait à trente-cinq millions ; en 1866, il est réduit à trente et un. En revanche le budget delà guerre est augmenté.