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sorte que notre ignorance nous coûte plus que les inondations, la gelée, la grêle et tous autres fléaux réunis.

« Il faut cependant bien le reconnaître, l’homme est le plus grand agent de l’industrie et de l’agriculture, c’est donc lui, avant tout, qu’il s’agit d’améliorer, c’est-à-dire d’instruire, pour travailler sérieusement au progrès industriel et agricole. »

En vain leur rapportera-t-on ces mots que Lambert écrivait, dans le Cahier des pauvres, déposé en 89 sur le bureau du district de Saint-Etienne du Mont :

«L’argent ne fait rien, ne produit rien, il n’est que le signe des choses, et les choses ne sont produites que par le travail des hommes. Ce n’est donc pas l’argent, mais les hommes qui font la force et le nerf des États... que l’on s’occupe donc enfin des hommes ! »

En vain le rapport du 20 mars 1843, de la commission composée de MM. Barthélémy, rapporteur, Davillier, Félix Faure, Odier et Petit, sur le projet de loi concernant les brevets d’invention, proclame :

« Que l’emploi plus ou moins intelligent des forces vitales d’un peuple... appliquées au produit du sol par l’industrie, est la principale cause de la puissance et de la richesse des nations. »

En vain M. de Girardin ne cesse-t-il de répéter :

« Il y a pour un État deux systèmes :

« L’un, qui consiste à diminuer le plus possible ses dépenses.

« L’autre, qui consiste à augmenter le plus possible ses revenus.

« Entre ces deux systèmes, nous persistons à penser et à soutenir que la France n’a pas le choix. »

M. Emile de Girardin se trompera, comme tous les autres ; ses paroles ne seront pas plus écoutées que les autres ; la voix de la vérité ne sera pas entendue ; nul encouragement ne sera donné aux travailleurs ; nul effort pour ré-