Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/476

Cette page n’a pas encore été corrigée

teur. Ils trouveront toujours de l’argent pour aller faire une guerre quelconque ou commettre une folie telle que l’embastillement de Paris. Une majorité qu’ils ont faite et façonnée de leurs mains les approuvera et jettera de hauts cris d’admiration en voyant leur habile politique et en les entendant parler de l’honneur et de la gloire du drapeau ; on ne leur marchandera pas les milliards quand ils invoqueront ces deux considérations. On les applaudira quand, dans des tirades toutes faites, ils viendront réduire en poudre les arguments de ceux qui prétendaient qu’il eût mieux valu ne pas se lancer dans ces entreprises et employer l’argent qu’elles engloutissent à des dépenses productives. Ils traiteront de révolutionnaires ceux qui diront qu’il vaudrait mieux diminuer le budget de la guerre et bâtir des écoles, creuser des canaux, construire des routes et des chemins de fer, etc. Ils traiteront de folies les dépenses productives de la paix et ils célébreront les nobles dépenses de la guerre l Quand on leur parlera de la nécessité du développement individuel de l’homme, ils répondront comme M. du Mirai : « Que l’état actuel est fort satisfaisant. »

En vain M. Jules Simon s’écriera-t-il :

« Ecoutez ces mille voix qui sortent des ateliers et qui demandent que l’éducation soit versée à pleins bords, et que, dans ce grand pays, qui si longtemps a mené le monde, il ne reste plus d’autres ignorants que ceux qui le seront par leur faute. »

En vain les raisons suivantes leur seront-elles alléguées par M. Guichard :

« De faits manifestes, de calculs incontestables établis par les hommes les plus compétents, il résulte que chaque année, faute de quelque soin, de simple prévoyance, faute d’instruction on perd, en France, une portion considérable des produits agricoles surpassant de beaucoup le montant du déficit qui amène la rareté de ces mômes produits ; de