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diligences. La télégraphie électrique n’a-t-elle pas ouvert au travail une large carrière ? La navigation à vapeur a-t-elle détruit la marine !

Non évidemment, mais il y a encore autre chose à dire.

Admettons que la consommation reste la même, quoique la production soit doublée, s’ensuit-il qu’une portion de travail a été frappée d’inertie ? «Non, répond Bastiat ;… car le fonds des salaires n’en demeure pas moins sauf ; ce qui ira de moins à cette industrie se retrouvera dans l’économie réalisée par tous les consommateurs, et ira de là salarier tout le travail que la machine a rendu inutile et provoquer un développement nouveau de toutes les industries. »

Il n’y a rien à répondre à de pareilles preuves ; maintenant il serait facile de montrer encore que cette gigantesque production qu’apportent les progrès de l’industrie est favorable à l’ouvrier quand il devient consommateur, puisque tous les objets dont il a besoin sont d’une qualité supérieure et d’un plus bas prix.

Et non-seulement l’invention est la richesse pour tous, mais elle fait cesser les durs travaux qui écrasaient la femme, comme le prouvent l’Angleterre et les États-Unis ; mais elle est encore la vie, car c’est elle qui a détruit certains métiers insalubres, la dorure et l’argenture, l’étamage des glaces par le mercure et autres qui condamnaient à de hideuses et horribles maladies incurables, à la mort même, les malheureux ouvriers qui, forcés de sacrifier l’avenir au présent, leur donnaient leur vie en échange du pain de chaque jour.

Quel plus magnifique rôle que celui de l’homme qui, par son génie, peut ainsi créer plus de richesses du fond de son atelier que des milliers de travailleurs réunis ; qui peut sauver la vie à des légions de malheureux, donner le bien-être à des millions de misérables et changer, à l’aide d’une chaudière ou d’un fil, tout un ordre social !

Écoutez ces paroles de M. Eugène Pelletan :