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cinq cent cinquante-quatre ; en 1863 il était de vingt-deux mille cinq cent seize, représentant une force de six cent dix-sept mille huit cent quatre-vingt-dix chevaux, ce qui équivaut à la force motrice que pourraient donner douze millions neuf cent soixante-quinze mille six cent quatre-vingt-dix hommes de peine, chiffre supérieur au nombre des hommes capables de travailler en France.

L’industrie de l’impression des cotons, introduite en France par Oberkampf, emploie six mille balles de coton, et la main-d’œuvre qu’elle nécessite donne à la France un bénéfice de 240 millions.

Une bien modeste industrie, celle des eaux gazeuses, se chiffre, d’après M. Barral, à la somme de trente millions.

Voyez quelle magnifique production ! quelle puissance acquiert l’homme quand il est secondé par la machine ! Voyez dans quelle proportion grandit la richesse sociale.

Cependant certains économistes n’en sont pas contents ; ils viennent nous dire : Là où il fallait cent quarante-quatre personnes pour moudre le blé, il n’en faut plus maintenant que vingt ; là où pour l’extraction du fer, vingt-cinq hommes trouvaient de l’occupation, il n’en faut plus qu’un ; pour les gros ouvrages une machine à coudre remplace vingt-cinq hommes ; pour la couture ordinaire, dix ouvrières ; la machine à faire des poulies de Brunei n’emploie plus que dix ouvriers là où il en fallait cent dix.

Et alors ces gens poussent les hauts cris, et ne comprenant pas que la production engendre partout la richesse, ils disent : ce travail que fait votre machine est enlevé à l’homme ; la machine est la ruine de l’ouvrier. Ils citent Montesquieu et ces paroles de Proudhon : « Plus le travail se divise et les machines se perfectionnent, moins l’ouvrier vaut ; conséquemment moins il est payé ; partant, plus, pour un même salaire sa tâche augmente. » Vous tuez ainsi des populations entières. Souvenez-vous que Philippe de Gi-