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trajet en quinze jours ; en 1835, les diligences l’accomplissaient en quarante-huit heures, aujourd’hui le chemin de fer le parcourt en 12 heures.

En 1672, on passait un mois pour aller de Paris à Marseille, aujourd’hui on passe trente heures.

Le premier chemin de fer de Liverpool à Manchester tripla le nombre des voyageurs qui parcouraient cette route, et, malgré la concurrence des canaux, il transportait mille tonnes de marchandises par jour.

« Le temps est l’étoffe dont la vie est faite, a dit Franklin. » En 1854, Robert Stephenson a calculé que la rapidité des communications, en économisant le temps perdu sur les salaires des ouvriers, donnait un bénéfice net de cinquante millions par an à la richesse publique de l’Angleterre. Ce bénéfice était alors de quarante-cinq millions en France.

Le chemin de fer du Nord a transporté en 1861 huit millions de voyageurs. Supposons une heure d’économie pour chacun d’eux, ce sont huit millions d’heures, c’est-à-dire, huit cent mille journées à dix heures, c’est-à-dire deux mille cinq cents à trois mille années de travail, à dix heures par jour, ou l’équivalent de deux mille cinq cents à trois mille existences actives. (F. Passy.)

Le chemin de fer souterrain de Londres transporte cent onze millions de voyageurs. Mettons une heure d’économie pour chacun, c’est trente-huit mille années.

Un ouvrier qui produisait six kilos de fer en produit maintenant cent cinquante !

Un ouvrier fileur de coton fait trois cent vingt fois plus de travail qu’avant l’invention d’Arkwright.

On a calculé que la machine à vapeur et la machine à filer sont arrivés en Angleterre à un développement de forces égalant quatre cents millions de travailleurs.

En 1810, la France avait quinze machines à vapeur ; en 1827 ce chiffre s’élevait à deux cent vingt-huit ; en 1829 à