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n’est en tirant le plus possible des agents naturels qui sont gratuits ?

Et n’est-ce pas la machine, n’est-ce pas l’invention qui doivent conduire l’humanité à ce but ? N’est-ce pas par leur aide que nous parviendrons à économiser le temps, la force de chaque homme, de manière que sa vie et ses forces soient doublées, triplées, quadruplées, quintuplées, etc., et que la production suive la même proportion ?

La machine, comme l’a dit M. F. Passy, est l’épargne, la vie et la puissance de l’homme.

Voyez quels résultats ont produits quelques inventions :

Selon Homère, douze femmes étaient sans cesse occupées à moudre le grain dans la maison de Pénélope.

Le moulin de Saint-Maur a quarante meules, surveillées par vingt ouvriers, qui réduisent en farine sept cent vingt hectolitres de froment, de quoi alimenter soixante-douze personnes.

Du temps d’Ulysse, une personne était donc employée à moudre la farine nécessaire à vingt-cinq personnes. De nos jours, une personne suffit pour satisfaire le même besoin de trois mille six cents personnes !

Partout où le cheval est substitué à l’homme pour le transport, le progrès est comme trente kilos sont à deux cents.

Le progrès pour une route carrossable est vingt fois plus grand : pour un canal, quatre-vingts ou cent fois, un cheval pouvant traîner de quatre-vingt à cent mille kilos sur cette voie.

Nous avons maintenant des vaisseaux qui représentent une force de quarante mille chevaux ordinaires.

Un calcul présenté à la Chambre des députés en 1865 constatait que la diminution des frais de transport avait valu, depuis l’Empire, une économie de plus de quatorze cents millions.

En 1763, la voiture d’Édimbourg à Londres effectuait ce