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LES CONTREFACTEURS. 445

et ne le partager avec personne; aussi personne ne le gagne-t-il.

Mais nous avons vu les causes qui empêchaient cette union d’avoir lieu.

Quel remède y apporter ?

Les causes disparaîtront le jour où les inventeurs s’associeront entre eux. Chacun, devant une société dont les procès-verbaux et les archives seront tenus avec soin, en exposant ses travaux au fur et à mesure qu’il les fera, en les publiant alors, s’assurera la priorité et la part qu’il aura eue dans la découverte. Si ce moyen lui semble dangereux, s’il tient encore à son secret, il pourra déposer des paquets cachetés qui ne seront ouverts que le jour où il le désirera.

L’association lui présentera donc toutes les garanties possibles pour établir ses droits. Par la publicité qu’elle donnera à ses travaux, elle lui assurera d’une manière incontestable la part de gloire que mériteront ses efforts. Grâce aux procès- verbaux, on suivra facilement la filière des inventions; on saura ce que chaque jour et chacun aura apporté à l’œuvre. Les regrettables conflits qui s’élèvent tous les jours disparaîtront; l’inventeur, parlant en face de tous, ne sera plus écrasé par quelques personnalités puissantes ; il n’aura plus sujet d’avoir nulle crainte, et alors, au lieu de vouloir être seul, d’enfouir ses travaux, de fermer sa main pleine de vérités, il ouvrira sa main et il fera briller la lumière.

II

« De l’inventeur mourant, le parasite engraisse, » a dit V. Hugo.

L’inventeur, après ceux qui cherchent à absorber sa gloire et ses profits, trouve ceux qui, plus modestes et pires