Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/451

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES CONTREFACTEURS. 443

mon laboratoire, et le priai de se mettre immédiatement à l’œuvre en traitant la craie par l’esprit de nitre (car je savais qu’on s’était servi de ces deux matières pour la préparation de l’esprit du monde), de calciner ce mélange fortement et de m’informer du résultat de l’expérience par le retour du messager. » (Cité par Hœfer. )

Inutile dédire que Kunckel réussit. Mais vous voyez quels sont les rapports des savants entre eux et de quel œil ils se regardent.

Ce fut à peu près ainsi que Niepce accueillit les ouvertures de Daguerre.

« Bon, disait-il, voilà un de ces Parisiens qui veut me tirer les vers du nez. »

Il demande des renseignements sur lui ; mais la manière dont il les demande montre sa répugnance à entrer en relation avec lui.

« Connaissez-vous, monsieur, un des inventeurs du diorama ? Voici pourquoi je vous fais cette question : ce monsieur ayant été informé, je ne sais trop commenl, de l’objet de mes recherches, m’écrivit l’an passé, dans le courant de janvier, pour me faire savoir que depuis fort longtemps il s’occupait du même objet, et pour me demander si j’avais été plus heureux que lui dnns les résultats. Cependant, à l’en croire, il en aurait obtenu d’étonnants; et, malgré cela, il me priait de lui dire d’abord si je croyais la chose possible. Je ne vous dissimulerai pas, monsieur, qu’une pareille incohérence d’idées eut lieu de me surprendre, pour ne rien dire de plus. J’en fus d’autant plus discret et réservé dans mes expressions ; toutefois je lui écrivis d'une manière assez honnête, assez obligeante, pour provoquer de sa part une nouvelle réponse. Je ne la reçois qu’aujourd’hui, c’est-à-dire après un intervalle de plus d’un an, et il nie l’adresse uniquement pour savoir où j’en suis et pour me prier de lui faire passer une épreuve, bien qu’il doute qu’il soit possible d’être entièrement satisfait des