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chercher nos avantages. Cette politique est la vieille politique des despotes, la nôtre doit être celle de la liberté. Quand nous nous disputons le même prix, nous ne devons pas essayer de nous culbuter ; ceci est immoral et lâche. Ceux qui agissent ainsi prouvent simplement qu’ils n’ont pas confiance dans leurs forces. Nous devons, au contraire, essayer de les dépasser, et pour cela que faut-il ? Un bon entraînement. C’est donc dans ce sens que nous devons agir. Le traité de libre commerce nous gêne : mettons-nous à la hauteur des Anglais. Les grèves des ouvriers nous effrayent : donnons-leur un juste salaire ; mais pour que notre production se maintienne au même prix, perfectionnons ses moyens. La question doit être désormais posée de cette manière, et les producteurs devant la résoudre dans ce sens ont donc tout intérêt à aider l’inventeur. Qu’ils le fassent, en lui fournissant les capitaux dont il manque.

Les guerres privées et publiques n’ont tant duré que faute de s’entendre. Au lieu de chercher la cause du mal, on n’en a constaté que les effets, et pour les détruire on a appliqué des palliatifs pires que le mal même. Mais à mesure que le progrès, élargissant notre point de vue, nous fera remonter aux principes et nous montrera les grandes lois qui régissent l’homme, le chaos dans lequel nous avons été plongés se dissipera, la lumière luira là où étaient les ténèbres, et alors les combattants, acharnés la veille les uns contre les autres, reconnaîtront qu’ils sont frères ; et partout où ils trouvaient le désordre, ils trouveront l’ordre. A l’antagonisme des hommes et des intérêts succédera la solidarité.