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le vôtre ; songez qu’à l’aide des matériaux que vous grouperez et que vous entasserez, il n’y a nul édifice que vous ne puissiez élever ; rappelez-vous que c’est le frottement qui fait jaillir l’étincelle électrique. L’association ! c’est le cylindre dans lequel se meut le piston.

Il serait aussi de l’intérêt des grands producteurs de fonder les sociétés et de les soutenir de leurs capitaux. En Angleterre vient de se former une association des maîtres de forges. La cotisation est fixée à 40 shellings par haut fourneau et 5 shellings par fourneau à puddlage. Mais à quoi est destiné ce fonds ? à résister aux grèves d’ouvriers. Eh bien, supposez que ces gens, au lieu d’être poussés par un esprit de résistance aux légitimes demandes de leurs salariés , au lieu d’essayer, pour réduire leurs frais de production, de diminuer la rétribution nécessaire à ses agents, s’inspirant d’une haute pensée, se disent : L’invention seule pourra arriver au but que nous voulons atteindre, parce qu’en perfectionnant nos procédés elle économisera la main d’œuvre ; par conséquent, n’essayons pas d’entraver le mouvement populaire par une lutte insensée qui nous conduira, quoi que nous fassions, à la ruine et mènera à la misère ceux contre lesquels nous l’engageons ; laissons-le se produire, et au lieu d’essayer de lui tenir tête, rendons-le inutile par le progrès que nous apporterons dans notre fabrication ; consacrons donc cette somme, non à fonder une ligue destinée à maintenir nos ouvriers dans la misère, mais une association destinée à tenter des expériences et à subventionner des inventeurs. — Croyez-vous donc que les maîtres de forges ne donneraient pas un but plus utile à leurs capitaux que celui auquel ils les consacrent ?

Les luttes d’homme à homme, de peuple à peuple, n’amènent que des résultats funestes pour tous, ne fondent rien, n’établissent rien, parent à peine le danger présent. Ce n’est plus dans l’oppression de nos rivaux que nous devons