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qui a donné aux chemins de fer leur importance. Mais le ventilateur n’était pas suffisant, Robert Stephenson alors obtient le tirage au moyen d’un jet de vapeur qui s’échappe des cylindres après son action, dans la cheminée où elle se condense et lait le vide, que vient remplir l’air qui passe par le foyer.

La photographie est née de l’association de Daguerre et de Niepee.

J’ai cité déjà cet exemple et j’en ai cité mille autres du même genre.

Toute invention est une œuvre collective qu’ont faite les générations successives. Chacun est venu y apporter sa pierre.

Les adversaires de la propriété intellectuelle ont une certaine raison de dire, comme je l’ai reconnu dans le chapitre précédent, que l’on doit espérer peu de perfectionnements de l’inventeur qui s’est épuisé sur son idée première ; qui, placé sous l’empire d’une idée fixe, ne voit guère que ce qu’il a vu, s’agite sans cesse dans un cercle d*où il ne peut sortir, et n’aperçoit point ce qui parait fort simple à celui dont l’imagination n’a pas été fatiguée par ce laborieux enfantement. Quelquefois même, l’inventeur se rebute et abandonne la vraie voie : exemples Papin et Haller.

L’inventeur peut encore être de la meilleure foi du monde et cependant tromper en même temps que se tromper. Pourquoi ? Parce qu’il est convaincu à priori et que, même involontairement, il aide l’expérience.

Ainsi Grey avait cru reconnaître que les corps attirés par le fluide électrique parcouraient une ellipse d’occident en orient.

Wehler fit l’expérience et elle échoua, parce qu’il n’avait pas la foi ; Grey aidait les corps à former leur ellipse sans s’en douter ; et c’est pourquoi il recommandait bien de ne pas attacher le fil à un point fixe, mais de le faire soutenir par l’expérimentateur lui-même.