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mauvaises ou inutiles ! les reproches seront sans doute très-souvent immérité ; mais si nous jugeons de l’avenir par le passif ils seront aussi quelquefois fondés. Quelle grande invention n’a pas trouvé d’adversaires parmi les représentants du gouvernement ? Qui vous garantira qu’il n’en sera pas toujours ainsi ? L’inventeur ne sera-t-il pas toujours soumis à l’arbitraire d’un employé du ministère ? Quel critérium aura l’appréciation de son œuvre ?

Si l’inventeur ne trouve pas toujours des adversaires parmi les représentants du gouvernement, il trouvera du moins toujours des indifférents. Ces Messieurs n’ayant aucun intérêt à ce que son invention réussisse et craignant au contraire quelque défaveur, si une invention patronnée par eux venait à échouer, ils ne se décideront qu’avec la plus grande répugnance à demander à l’Etat une subvention pour elle. Paresseux comme tous les employés, dont l’activité n’est aiguillonnée par rien, ils verront dans l’encouragement donné à une invention, un surcroît de travail pour eux, et ils jetteront plans et mémoires au panier, comme font les académiciens en ce moment.

Au contraire, qu’à la place de l’État soit une association qui encourage ou qui exploite une invention, comme là, il y a intérêt, l’inventeur trouvera tout le zèle possible. Il sera sûr que son projet sera toujours sérieusement examiné, parce que s’il est bon la société aura un intérêt que l’État n’aura pas à le faire réussir. Je crois donc que M. Gorbin est de tous points dans l’erreur quand il veut organiser un régime de subventions données par l’État.

L’inventeur ne doit avoir d’espoir qu’en la bonté de son œuvre et l’intérêt de l’association. Hors de là, pas de salut.

III

Après avoir vu combien d’entraves sont mises à l’activité humaine ; après avoir vu le défaut et les vices de l’éducation