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nière invention et non pas une publicité qui se produit tous les dix ans.

L’Exposition de 1867 doit être magnifique, je le sais bien ; mais on en a déjà exclu la photographie, faute de place ; on a refusé, pour le même motif, à MM. Robert et Portier, l’autorisation d’établir des offices servant d’intermédiaires et de bureaux de renseignement entre les producteurs des divers pays.

Donc, puisque l’initiative particulière peut faire mieux et plus que l’État, que l’inventeur cesse donc de s’adresser à lui, il économisera du temps et des souliers.

Quant à vouloir que l’État se fasse le père nourricier de toutes les inventions, qu’il les subventionne, les aide, en devienne le protecteur né, c’est impossible. D’abord je ne discute pas en ce moment la question de principes ; je dirai seulement que rien n’est plus contraire aux idées modernes de liberté, de self government, idées vraies et idées de progrès que cette intervention. De plus elle est chimérique. Si l’État, qui ne fait rien pour les inventeurs, est déjà encombré par toutes les demandes de subsides qu’ils lui adressent, que sera-ce donc quand ils pourront espérer qu’elles seront favorablement accueillies ? Le ministère des travaux publics sera réellement inondé. Où prendra-t-il les fonds nécessaires pour faire exécuter tous les projets , lui qui ne peut déjà payer l’entretien de ses routes ; il en éliminera beaucoup sans doute, mais enfin il se produira bien, dans la multitude des projets présentés, quelques idées sérieuses et qui vaudront la peine d’être appliquées. Si on les rejette, on commettra une faute et on se créera des ennemis. Il faut le dire : si nous aimons à nous appuyer sur le gouvernement, nous aimons encore plus à le critiquer.

Que de reproches pleuvront donc sur lui quand il sera dans la nécessité d’examiner toutes les inventions et de proclamer les unes bonnes et utiles, les autres ineptes,