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— Cela ne me regarde pas…

— C’est ma vie, celle de mon équipage…

— Pas d’observation !… Allez ! votre cheval est vicieux, nous le savons ; vous devez en être content : vous aurez occasion démontrer que vous êtes bon écuyer !

Les erreurs commises par les ingénieurs ont atteint une telle importance qu’enfin un décret du 30 décembre 1865 est venu prescrire rembarquement d’une année à tout jeune ingénieur.

L’on sait que le génie maritime n’a pas voulu adopter l’hélice, qu’il a fallu que l’idée de Sauvage allât faire son tour d’Angleterre, tandis que son auteur était en prison pour dettes au Havre. On sait encore que quantité d’excellentes hélices n’ont pas été adoptées.

Mais voici une œuvre immense, gigantesque, que tente le génie humain en ce moment, l’œuvre peut-être la plus colossale du dix-neuvième siècle ; le gouvernement s’en occupe-t-il ? Pas le moins du monde.

Les enthousiastes de la navigation aérienne s’étaient plaints que le gouvernement n’avait rien fait pour en activer les découvertes : c’est se montrer bien exigeant envers le gouvernement.

Sous le règne de Louis-Philippe, l’auteur d’une de ces mille solutions qui ont laissé le problème intact demanda une audience au ministre du commerce, M. Cunin-Gridaine, je crois. L’ayant obtenue, il exposa ses plans. Ils avaient de l’apparence ; l’Excellence écoutait avec le même genre d’intérêt qu’eût excité en elle la révélation d’un complot formé contre sa bourse. Quand l’inventeur putatif eut fini : « Nous serions bien fâché que vous réussissiez, » dit le ministre. Là se borna sa souscription. Ce ministre était dans son rôle. » (Victor Meunier.)

Et, en effet, c’est l’opinion de tous les gouvernements : toute invention les effraye, parce qu’on ne sait pas ce qu’elle cache, La navigation aérienne amènera sans doute la paci-