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paraître à l’Exposition de 1855, ni aux essais qui eurent lieu dans la plaine de Trappes.

Ce ne fut qu’à la fin de cette année, dans l’ancien parc de Neuilly, que MM. Barrât purent se livrer à des essais, d’abord faits à petit bruit, presque à huis clos, puis bientôt répandus partout par la presse et approuvés par tous.

Ce n’est pas tout, l’Empereur vit la machine et ses effets. Il ordonna alors qu’un nouveau modèle, muni de tous les perfectionnements indiqués par MM. Barrât, fût construit, et il ouvrit un crédit illimité sur sa cassette particulière à cet effet.

Ceci se passait en mars 1857 ; or, le 29 juillet 1859, MM. Barrat étaient obligés d’adresser à l’Empereur une pétition qui commence ainsi :

« Sire,

« Nous demandons justice à votre Majesté. Au mois de mars 1857, après une expérience de notre piocheuse à vapeur, à laquelle il avait assisté , l’Empereur ordonnait la construction, à ses frais, d’une nouvelle machine avec tous les perfectionnements dont elle serait susceptible. Le professeur de mécanique, sous-directeur du Conservatoire, M. Tresca, fut chargé de la surveillance des travaux.

« En deux mois, Sire, malgré les grondements de l’Europe, votre génie et votre vaillance ont triomphé de l’Autrichien et affranchi le Lombard.

« Mais en plus de trente mois, votre intelligence des ententes et des progrès de l’agriculture, votre sollicitude pour la solution du problème éminemment social de la culture du sol par la vapeur, votre ferme volonté de rétablir par la mécanique agricole l’équilibre économique, rompu par la prépotence de la mécanique industrielle ; ni votre magnificence si libéralement protectrice, de la science et de nos efforts, ni vos ordres réitérés, rien n’a pu vaincre le mauvais vouloir, les résistances systématiques, inertes ou violentes, que la direction du Conservatoire oppose inces-