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nimité la machine de MM. Barrat frères et fait son rapport en termes favorables en 1850.

Et cependant V. Meunier pouvait dire en 1853 :

« Il y a quarante-trois mois que, sur le conseil de M. Becquerel, le conseil général du Loiret adressait au gouvernement l’invitation précédemment rapportée.

« Il y a trente-cinq mois que la commission instituée par le ministre de la guerre lui faisait la proposition qu’on a lue. Il y a trente et un mois que la commission créée par le ministre de l’agriculture adoptait les conclusions de son aînée. »

Et MM. Barrat attendent encore, sans doute, ou plutôt ils n’attendent plus la réponse des ministres !

« Il n’est pas impossible, ajoutait-il plus bas, qu’à l’expiration de votre brevet, votre grande invention réussisse en des mains étrangères. »

Et en effet, elle est là la pauvre machine, construite avec la sueur de ses inventeurs, alimentée par leur vie, exposée dans une cour, triste, solitaire, abandonnée à la pluie, à la gelée, toute rongée par la rouille « attestant le génie de ses auteurs et l’imbécillité de ses contemporains. »

Heureusement que maintenant il y a une puissance noble, dévouée et généreuse, à la compréhension large, à l’intelligence immense ; puissance qui se compose d’hommes sincères, dévoués, d’employés qui agissent non comme les automates des bureaux, mais avec tout l’élan de l’homme libre, et qui sont toujours prêts à secourir toute misère, à tonner contre toute oppression, à flageller toute sottise ; cette puissance vous l’avez tous reconnue : c’est la presse.

Aussi l’article publié dans les journaux de Paris, par M. V. Meunier, appela-t-il l’attention sur l’invention ; quelques semaines après, un nouveau modèle était en construction.

Mais d’anciens traités liaient les inventeurs avec le mécanicien, aussi au bout de neuf mois la machine n’est-elle guère plus avancée que le premier jour. Elle ne put ni