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fusil à aiguille ou tout autre fusil se chargeant par la culasse, alors même qu’une auguste volonté voulait son application : obstination qui nous eût mis dans une assez triste situation, il faut le dire, en face des Prussiens.

En 1746, ce fut une lunette de nouvelle invention qui permit à l’amiral Knowles de voir l’escadre française, qui ne se doutait pas de son approche, de l’attaquer à l’improviste et d’empêcher le prétendant de recevoir les puissants secours que lui envoyait la France. Si l’amiral Knowles avait cependant cru que ses anciennes lunettes étaient les meilleures ?...

Eh bien ! le monde eût été changé. La dynastie anglaise ne serait plus la même. Détails 1 il valait mieux rejeter la lunette.

Il en est de même pour la belle machine à labourer de MM. Barrât qui doit transformer la face de l’agriculture en France. Son histoire est assez triste et assez curieuse pour que nous la racontions tout entière.

MM. Barrat ont inventé une charrue à vapeur, ou plutôt la piocheuse à vapeur.

Ses avantages furent reconnus immenses. La commission à l’examen de laquelle elle fut soumise la proclama supérieure à tout ce qu’on avait fait avant elle. En conséquence, pour indemniser MM. Barrât de leurs frais, de leurs pertes de temps, et pour leur permettre de construire une autre machine corrigée des quelques petites imperfections de détail que prouvent toujours les premiers essais, elle demandait au ministre une somme de 50,000 fr. C’était certes peu !

Mais nul n’a la prétention de payer les inventeurs. Heureux quand ils ne meurent pas de faim ! Leur sort ne regarde pas les ministres ni les gouvernements.

Les commissaires se montraient très-favorables à la nouvelle invention. Ils y mettaient tout le zèle possible ; ils prenaient la construction de la nouvelle machine sous leur responsabilité. Une seconde commission approuve à l’una-