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corps, complètement imperméable, facile à ouvrir, etc.

Mais les conservateurs de l’armée sont partisans de la giberne ; c’est un débris de l’ancien gréement, il est vrai que ce gréement était lourd et mal commode, qu’importe ! il faut le pleurer et il faut en conserver avec soin les derniers vestiges ; plutôt que d’abandonner la giberne, il vaut donc mieux laisser les soldats manquer de cartouches. Et puis, on peut encore objecter une raison pour la conservation de la giberne : il faut bien occuper le soldat, sans cela que ferait-il ?... Donc la cartouchière se tenant propre sans soins et la giberne ayant besoin d’être astiquée, cette dernière considération doit remporter sur toutes les autres !

En Angleterre, c’est le contraire en ce moment pour les canons. Au lieu d’aller graduellement, elle veut faire tout d’un coup des pièces qui portent de Douvres à Calais.

Armstrong n’avait présenté au gouvernement anglais qu’une grosse carabine rayée, se chargeant par la culasse, lançant un projectile du poids de 12 livres et correspondant à notre calibre 4 (1).

Mais cela ne suffit pas au gouvernement. Il pressa Armstrong d’augmenter les dimensions et la puissance de son arme, l’inventeur demanda sept ou dix ans pour étudier cette question, on ne les lui accorda pas, et alors pressé, harcelé, ne pouvant pas hésiter à rendre un service qu’on le prétendait capable de rendre, il a abordé les plus gros calibres, et il a échoué en partie. Ici l’administration rend l’inventeur son esclave et lui ordonne de produire quand même ; là elle rejette son œuvre, toujours la même adresse.

En 1823, Delisle proposa en vain l’application de l’hélice. Erikson l’applique à un bateau que le peuple surnomma énergiquement le diable volant.

Mais l’amirauté, qui s’était prononcée contre les bateaux

(I) Revue des Deux Mondes, Xavier Raymond, 15 janvier 1864.