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Ou bien si l’inventeur parvient jusqu’à nos grands personnages, ils prennent un air si imposant et si effrayant que le pauvre diable s’intimide et n’ose plus soutenir son œuvre.

En 1736, Hull présente un bateau à vapeur à l’amirauté anglaise :

« La force des lames ne brisera-t-elle pas en morceaux toute partie de machine qu’on placera de manière à la faire mouvoir dans l’eau ? » lui dit-on.

Il a peur et il répond :

« Il est impossible que cette machine soit employée à la mer dans une tempête et lorsque les lames font ravage. »

Quand le manuscrit de Thomas Grey, dans lequel il expliquait les principes des chemins de fer, fut remis au ministre anglais, on ne repondit pas.

Sous 1’Empire, alors que Napoléon eût voulu que tout se fit avec rapidité, eût voulu entasser travaux sur travaux, progrès sur progrès, il en était absolument de même.

Fulton, après avoir poursuivi une foule d’études mécaniques et d’inventions en Angleterre, qui ne lui avaient servi qu’à recevoir des médailles et des lettres de remerciments, vint en France pour essayer d’en tirer parti. Au mois de décembre 1797, les ressources lui manquant pour faire des expériences, il proposa au Directoire un système de bateaux sous-marins, destinés à faire sauteries vaisseaux. Ce projet fut, comme tout projet doit l’être, renvoyé à une commission qui, en bonne commission qu’elle était, commença par le déclarer impraticable. Alors il exécuta un beau modèle de son bateau sous -marin. Cela frappait les yeux. Il fut mieux accueilli : une nouvelle commission fut nommée, et cette fois présenta un rapport favorable ; ensuite délais et obligations et, à la fin, avis du ministre de la marine qui annonçait que ses plans étaient rejetés.

Les expériences furent reprises plus tard par le premier consul ; mais comme elles traînaient en langueur et