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de police. Que la liberté vienne, et tous les maux qui écrasent l’inventeur disparaîtront : nous n’en doutons pas. Alors s’évanouiront les vieux préjugés du passé qui l’oppriment, parce qu’il veut être libre au milieu d’êtres qui sacrifient la liberté à leur tranquillité ; alors l’éducation étroite, mesquine, routinière, fausse, que nous recevons maintenant avec tant de parcimonie, se transformera en éducation pratique et universelle qui ira donner aux génies bruts, non dégrossis, le choc nécessaire pour en faire jaillir la flamme ; alors s’évanouira cette vieille science officielle, représentée par ces vieux savants, hommes arrivés et satisfaits qui, au lieu de penser à l’avenir, ne pensent qu’au passé. Alors s’éteindront ces honteuses demandes sans cesse adressées à l’État, cette quête perpétuelle, cette mendicité organisée abaissant ceux-là mêmes qui y ont recours ; alors changera complètement notre esprit public encore si bas, si petit, si aveugle, si routinier, si étroit : la liberté rend dignes d’elle ceux qui en jouissent.

YVES GUYOT.