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L’inventeur a demandé à être mis en rapport avec le banquier ; ce banquier est un être insaisissable, il est à la campagne, ou à la Bourse, ou en affaires.

L’inventeur est renvoyé de l’un à l’autre comme un volant par des raquettes.

Mais ses ressources sont épuisées ; il ne peut plus vivre ; alors le bon faiseur vient encore juste à point comme la Providence, il lui fait les avances dont il a besoin, mais naturellement il faut bien qu’il se sauvegarde, or comment si ce n’est en hypothéquant l’avenir ? Or ces hypothèques-là, il faut bien l’avouer, sont soumises à mille chances, donc... le taux ne doit pas être le même que lorsqu’on prête de l’argent sur de bons immeubles bien et dûment responsables... et de conséquence en conséquence l’inventeur se trouve un jour avoir hypothéqué tous les bénéfices qu’il pouvait avoir en espérance ; il est dépossédé de son invention quand vient le moment de l’exploiter, et tandis qu’à lui il ne reste que la misère et le désespoir, le faiseur fait fortune avec son idée.

Heureux encore quand il ne donne pas son nom à l’invention, et ne se pose pas en bienfaiteur, prétendant qu’il n’a affaire qu’à des ingrats !

Comme Balzac a bien peint ce type dans cette scène du magnifique drame qu’il a intitulé les Ressources de Quinola ! AVALOROS.

« Depuis la poudre, l’imprimerie et la découverte du nouveau monde, je suis crédule. On me dirait qu’un homme a trouvé le moyen d’avoir en dix minutes ici des nouvelles de Paris, ou que l’eau contient du feu, ou qu’il y a encore des Indes à découvrir, ou qu’on peut se promener dans les airs, je ne dirais pas non, et je donnerais... SARPI.

« Votre argent ?...

AVALOROS.

« Non, mon attention à l’affaire.