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jusqu’au bout, et, sans calculer qu’il lui reste bien moins de chemin à faire pour accomplir son trajet que pour revenir, n’ose continuer. Ils abandonnèrent donc ce projet.

Si on s’était découragé après le premier échec qui compromit le câble sous-marin entre Douvres et Calais, si Reid n’avait pas formé une seconde compagnie d’actionnaires, qui sait de combien eût été retardée la solution de cette question ?

Les Anglais viennent encore de nous donner un exemple du même genre. Le cable transatlantique a échoué deux fois; on recommence une troisième. Cette troisième tentative échoue encore; aussitôt les actionnaires se réunissent et décident unanimement qu’on poursuivra cette entreprise. Le succès a prouvé en faveur de leur audace et de leur ténacité.

Fulton, lui, ne put même pas commencer l’exécution de son bateau. Il trouva chez les Américains la même incrédulité qu’en France et en Angleterre. Comme les dépenses pour sa construction excédaient les calculs de Livingstone et de Fulton, ils proposèrent de céder le tiers de leurs droits à ceux qui voudraient participer pour une part proportionnelle dans leurs dépenses. Nul capitaliste ne se présenta. Au contraire, on regarda cette offre comme le présage de la défaite. — Quand M. Ruolz eut résolu le problème de l’argenture et de la dorure par les courants électriques, malgré l'approbation de l’Académie, on hésitait à lui avancer cent écus. — M. Hugues avait trouvé un moyen de recevoir la gemme du pin, qui donne à cette exploitation un cinquième de plus-value. Il est mort pauvre à Bayonne, sans pouvoir le faire adopter.

La femme remarquable qui prend le nom de Claude Vignon a retracé dans une poignante étude l’histoire d’un inventeur qui réussit à réaliser une invention, mais ne peut l’exploiter et, alors en butte aux railleries ou aux